Hello la compagnie !
C'est cool de voir que nombre d'entre vous ont très bien volé ce week-end.
Eh bien j'ai aussi eu droit à ma part du gâteau !
En week-end avec des amis vers le lac de Serre-Ponçon sans programme de vol précis (d'où le fait que je ne vous ai pas prévenu), j'ai décidé de monter à la Bâtie samedi après-midi pour tâter un peu de ces cums en formation.
Je tombe par hasard nez à nez avec Samuel Duprat et un autre deltiste local à l'atterro, et nous montons donc ensemble au déco... ou presque... car une maline intervention divine a voulu nous faire sentir le poids de nos deltaplanes environ 1,2 km avant l'arrivée :

Voilà ! Ils ont oublié la barre à mine et la thermo de nitro-glycérine. C'est ballot !
Ils connaitront "Le salaire du labeur".
Mais on ne se débine pas et on porte nos 3 engins volants jusqu'au déco (avec l'aide fort bienvenue de mes deux amis parapentistes).
Je n'étais pas parti pour décoller tôt, mais du coup j'ai décollé plutôt tard (14h25), déjà nargué par des parapentistes satellisés au-dessus de nous.
Sur ce, je décolle, et j'oublie très vite ce retard car en à peine 15 min de vol je me retrouve déjà perché à 3000m à côté du Piolit, et 20 min plus tard je bats mon record d'altitude en montant à 3890m entre les Parias et le pic de Chabrières !

Au 1er plan, la Petite Autane sous la roulette droite et la Grande Autane plus à droite. Derrière, la suite des Ecrins.
Dans le fond, surmonté d'un joli cum, le plateau de Bure. A l'extrême gauche avec un liséré de neige, la montagne de Céüse

A droite, le vallon du Réalon descent vers le lac de Serre-Ponçon. En face, la crête de Malamorte mène au Garabrut. Dans le fond, le coeur du massif des Ecrins.
J'ai alors froid, très froid (car bien peu équipé pour cela), mais je suis malgré tout aux anges et je décide de me tourner vers le sud, des fois qu'il y fasse plus chaud.

Le lac de Serre-Ponçon est bien vide. En bas à droite, le viaduc d'une ligne de train jamais terminée et d'habitude immergé. En bas à gauche, le pont à sec qui enjambe le lac pour rejoindre le nouveau village de Savines-le-Lac. L'ancien a bu la tasse !

En approche du Morgon. La pompe de service est en avant sur le Morgonnet (caché par le pilote). Direction Dormillouse au dessus de St-Jean-Montclar et la Montagne de la Blanche (au centre du trapèze).
Je suis encore à 3400m quand je passe au-dessus du lac de Serre-Ponçon et 2600m quand je rejoins les crêtes au-dessus de Montclar. Je perds alors le signal radio avec Samuel qui est au-dessus de l'aiguille.
Mais là, contrairement à ce que j'aurais cru, ça descend sec et c'est en vallée que je dois récupérer in-extremis un thermique à 300m/sol qui me ramènera à 3300m.
C'est là que le rêve commence, avec un couloir de cumulus et un ballet de planeurs qui m'ouvrent une voie royale en quasi-ligne droite vers le sud où j'avance à toute allure presque sans enrouler !
J'étais quasiment à Saint-André-les-Alpes quand je me suis rendu compte que les thermiques faiblissaient plus rapidement que je ne m'y attendais malgré le soleil relativement haut de 17h30, sans doute balayés par un vent d'ouest forcissant. J'ai donc entrepris de remonter vers le nord en m'appuyant sur toutes les faces ouest que je trouvais. Je garde un souvenir magique de ces moments de soaring le long des pentes enneigées.
Au début j'arrivais à passer au-dessus des crêtes, puis j'arrivais simplement à stabiliser mon altitude, mais je persistais à vouloir monter le plus au nord possible.

Hélas je n'avais pas assez d'altitude pour passer le col qui m'aurait permis de rejoindre Seynes, et j'ai posé en contre-pente sur les jolies pentes herbeuses de ces alpages :

L'alpage de Chastelas, au dessus du hameau de Saume Longe. La crête enneigée correspond au Puy de la Sèche, à mi distance entre le Pic des Têtes plus au nord, caché sur la gauche, et les Tête de Chabrillères et de l'Estrop plus au sud, cachées sur la droite.
Depuis le ciel j'avais repéré non loin de là le village de Saume Longe, mais celui-ci s'est avéré nettement moins peuplé qu'il n'en a l'air, avec seulement 3 habitants !

Saume Longe, 1461m, à 7,2km et 1h48 de marche de Prads-Haute-Bléone d'après le "géoportail".
Fort heureusement l'un d'eux a accepté de me déposer à Prads, où j'ai trouvé quelqu'un d'autre qui m'a amené à La Javie où j'ai pu faire du stop pour rentrer au lac de Serre-Ponçon avant minuit.
Et voilà une sacrée aventure de vécue, forte en sensations (+6m/s), en durée (5h18), en distance (111 km) et en rencontres avec le monsieur de 74 ans de Saume Longe qui me raconte que le village n'était ravitallé qu'à dos d'âne jusqu'aux années 80 où il a lui-même posé le pont et construit la route de pierres qui y monte !
La trace ...
Et pour voir le vol en 3D sur doarama ...

Le lendemain j'aurai été occupé à d'autres choses (notamment récupérer mon aile), mais je décolle tout de même vers 17h30 pour faire ce que je pensais n'être qu'un petit vol de soaring du soir à Saint-Vincent-les-Forts, mais qui s'avèrera être un deuxième chouette vol, avec la traversée du lac de Serre-Ponçon dans l'autre sens pour rejoindre la Bâtie.
trace ...
le vol en 3D ...

A très bientôt pour partager de très beaux vols !
Tao
Mis en ligne le 30 avril 2018
Commentaires des photos : FDM
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