Un week-end à Laragne

du jeudi 25 au dimanche 28 mai, le meilleur jour fut le 29 !

(pour la vidéo, c'est tout en bas ...)

Message d'Andrea, lundi 29

Bonjour,

Chabre, Samedi :

Une vingtaine de deltas au déco sud. Mark Hayworth décolle en premier, mais on ne le voit pas au camping le soir. Cumulus à 2000m vers midi. Quelques uns des premiers rigides décollés auront du mal au Col Saint-Jean. La pluspart des suivants, décollés vers 13h, feront demi-tour avant. Plafonds à 2100m sur Chabre dans les nuages. Orpierre pour tous, mais la voie pour Beaumont est à l’ombre d’un grand nuage qui fait un peu peur. Quelqu’un passe à l’ouest, je crois. Avec quelques autres nous prenons le risque de dévier vers l’Arambre : ça marche. A 1800m nous passons sur Aujour dont les crêtes ne donnent rien, il faudra rester sur les ravines et sur le téton entre Aujour et St-Genis pour refaire le plafond à 2200 et rentrer à Laragne.

Chabre, Dimanche :

Alain Chauvet décolle en premier: sa trace n’est pas encore en ligne. Journée plus facile avec des plafonds corrects entre 2400m (Chabre) et 2900m (Col de Cabre) : le classique Col Saint-Jean->Orpierre->Beaumont->Aiguillette->Col de Cabre marche bien à l’allée, moins au retour pour moi, avec 15 km/h de sud : bas à l’Aiguillette je dévie au nord de Serres et je me refais en vallée, harnais ouvert prêt à me vacher. Trop bas pour l’Aujour, je me refais péniblement sur mon téton préféré (toujours harnais ouvert) et j’arrive au Saint-Genis pour rentrer au camping. J’ai croisé plusieurs patrouilles de deltas venants d’Aspres …. ils nous diront.
FDM est resté au camping pour voler aujourd’hui, début du championnat belge.

Andrea

PS :
Récup rock’n’roll entre téléphone oublié dans la voiture (moi), avec carte sim verrouillée (Sylvain) ou sans réseau (FDM) et les bouchons de la rentrée! Merci à Philippe R pour nous avoir dépanné avec sa voiture !

Message de François-Dominique du 31

Jeudi :

Seul. Un tas à La Bâtie. Je cratérise une branche de lunette dans le casque.
Maintenant, je ne creuse plus, je dessoude !


Vendredi :

En local avec les autres à la Montagne des Apôtres. Un air très calme, un vol fluide, un bonheur simple loin des tourments du cross et du vent à décorner les boeufs.


Samedi :

Les Espranons ("Les courageux").
Il faut raisonner vol de plaine, zone en plein soleil, sol de terre entouré de verdure. Cela marche par deux fois. Andrea fera de même.
Règle pour choisir son atterro :
- vert intense, des nuances de gris et de bleu, des coquelicots, des bleuets : c'est une culture.
- vert jaune, des tonnes de fleurs, des teintes variées, sauges bleu violacées, jaune d'or des gaillets : c'est une prairie naturelle
Posé à la sortie nord d'Aspres


Dimanche :

Les Espranons
Y'en à marre des thermiques qui me chahutent sans franchement me monter.
Je me jette sur les pente de l'ancienne station de ski de Valdrôme. Perdu ! Encore chahuté sur la crête, je fille au loin.
Lost in transition.
Posé dans un porte-avion de verdure : la Praille, à côté des Prés
Baignade, ou plutôt aspersion à l'eau froide du ruisseau : la Drôme.
Quelques orchidées, une bonne sieste quand d'autres sont dans les bouchons.
Une route qui n'en finit pas de revenir sur ses pas pour aller au col de Carabes, les gorges du Gros Morel avant La Piarre, le verrou de Sigottier


Lundi :

Les Espranons
Une vingtaine d'ailes qui tardent à décoller. Je les laisse à leur compétition.
Des ascendances éparses et intermittentes, des cumulus plats, un dino satellisé à 3400m, seul.
Une forte dérive de sud-est puis de sud-ouest qui me pousse vers le Glandasse.
Observer le déplacement de l'ombres des nuages, chercher le sol sec bien orienté au soleil et au vent d'où doit partir le thermique, intercepter la colonne ascendante.
La réserve des plateaux du Vercors à ne pas survoler à moins de 300m sol.
Le rendez-vous raté avec les cumulus enchanteurs.
Le retour le long des falaises avec quelques vautours. Revoir les sentes que je pratiquasse dans ma grande témérité.
Un vent au sol à Châtillon en Diois de nord-ouest que je n'imagine pas. Il me fait chercher les thermiques du mauvais coté des labours.
4 heures de stop, que des gens sympathiques, un paysage incroyable, un profond sentiment de plénitude. 1h45 de route, 1/2 heure pour retrouver dans la nuit la bonne parcelle où je me posasse.
La faune qui se croit tout permis sur la route du col de Grimone parce qu'il est une heure du matin. Quelques biches et chevreuils, un crapaud, un leste renard. Un renardeau plus pataud, un autre tout penaud. Il cherche un passage dans le talus trop raide. Il m'observe tristement, n'ose redescendre, va, vient, puis se lance, reprend pied sur la route et s'éloigne.
3h, je me glisse sous la couette, j'entend un subreptice grognement.

Perché. Il fait frais. 3100m pour l'instant.

Le cirque d'Archiane, Le Glandasse à gauche, Bénévise et Tussac à droite, le nuage qui part en lambeaux.
Un géant de pierre qui nage dans l'écume ?

Le bref mais non moins impressionnant sangle du Rocher des Heures

La très longue vire du Glandasse et l'incroyable Pestel adossé là. Nous sommes au dessus de l'abbaye de Valcroissant

Voilà. c'est tout !

François-Dominique

Philippe Rouge, qui volait avec moi samedi et dimanche et est venu me récupérer à Valdrôme, me questionne :

Ca donne envie d'aller dans ce coin... sauf qu'on se demande comment remonter sur le Vercors pour rentrer mais ça a l'air beau. Il doit bien y avoir des pompes là bas quand même.


Bonsoir Philippe,

D'avoir appris et trop volé à St Hilaire, j'ai pris la mauvaise habitude de fixer mon regard sur le relief.
Lundi pour remonter arrivé à Glandasse, il fallait regarder du côté du ciel.
C'est ce que montrent les vidéos.
Et quand j'ai vu un vautour qui enroulait sous moi, j'aurais dû m'agripper comme je l'avais fait au début du vol, sous la crête de Chabre.


La pompe n'était pas loin !

Une fois l'ascenseur pris en bordure de Glandasse, il y avait moyen de traverser les Hauts Plateaux et continuer vers le nord.
C'était mon intention initiale. Au lieu de cela, j'ai rebroussé chemin avec l'intension de retrouver le super beau nuage à l'extrémité sud de la montagne.
Il n'y était plus, je n'ai pas voulu insister et ai parié que je me referais en plaine comme je l'avais fait par deux fois samedi.


Le Pas de Chabrinel par où passent les brebis lors de la transhumance, le Grand Veymont et les falaises est du Vercors

J'ai quand même bien joué et ce fut un vol superbe sans prise de tête ni trop d'engagement.

Voici la vidéo de mon vol vers la Montagne du Glandasse.

Cela vaudrait bien une Clairette !



Ce coup ci, il n'a pas eu droit à la balade.

Col du Granon, l'an dernier.

Le ciel vous tienne en joie.

Mis en ligne le 15 juin 2017