Un petit détour par Gourdon


Michel Charpentier, passant dans le coin avec sa cousine,
n'a pas pu s'empècher d'aller voler avec les pilotes locaux.

C'était les 17 et 18 mars 2010

 

Un concours de circonstance va créer une opportunité intéressante. Je dois aller passer quelques jours avec ma cousine préférée du coté de Brignoles. Hé, hé ! Ce n'est pas très loin de Gourdon !
Ensuite je devrais enchaîner avec un W.E musical à St Mandrier. En résumé, une semaine de vacances hors des soucis quotidiens.
Donc tout le nécessaire est chargé : un harnais, des instruments et des vêtements de vol, une guitare, des partitions, un delta, un minimum de médication pour entretenir un système nasal convalescent, une carte ou deux, quelques numéros de téléphone et roule ma poule.

décollage de Michel Charpentier en deltaplane à Gourdon
le jeudi

Mardi 16
Les locaux de Bar sur Loup volent. Le GCVL vole à St Hil. Avec ma cousine, je fais du tri pour la déchetterie.

Mercredi 17
Départ pour Gourdon, mais avec un détour par Brignoles. Donc arrivée un peu tardive sur les lieux. La découverte de Bar sur Loup, de ses petits chemins d’accès à l’atterrissage pour reconnaissance, allonge le parcours.
Les pilotes locaux ne décollent plus de Gourdon après 12h30 me dit André. D’accord, allons voir quand même, quitte à rejoindre le décollage de Kennedy si ce n’est pas bon.
Ceci nous amène vers 13h au sommet, les parapentes replient leur voiles, le décollage est bien alimenté…. à l’envers, par un bon Nord bien soutenu. Il avait raison !
Profitons du paysage, rien ne presse.
La tendance Nord fait petit à petit, place à une nette tendance Est, des petits trucs se forment ; seraient-ce une ébauche de cumulus ?
La patience est bénéfique, les parapentes reviennent, je décroche mon delta et l’assemble en surveillant l’évolution. Les cumulus se précisent. Sous mon aile, l’attente sera longue. J’ai décidé de ne décoller que dans des conditions confortables, c’est à dire avec une alimentation soutenue et de préférence dans l’axe du décollage.

Michel Charpentier au décollage deltaplane de Gourdon

J’ai fait trop de bêtises en décollant sans vent l’année dernière, pas question de recommencer.
Ma patience est récompensée par un décollage serein. Un petit vol bien sympathique en découle avec de nombreux passages au dessus de Gourdon à saluer les touristes, puis détour sur Kennedy pour prolonger un peu le vol. Pendant ce temps, les crêtes Nord de Gourdon se sont habillées de coton gris sale et ma cousine me croit dans le brouillard qui l’entoure. Elle tente alors de retrouver l’atterrissage… ce qui ne fut pas immédiat !

Les sommets vers Gourdon

En direction des Valettes, la finale s’annonce vent de travers (Est) bien marqué. Merci aux roulettes qui ont suppléé au défaut de gestion du harnais, (il ne faut pas pousser sur les pieds quand on veut se redresser ! Cela me fait penser à quelqu’un lors du vol dans la neige à St Hil en Janvier !) Finalement, avec un décollage à 16h on peut encore voler largement ¾ d’heure à Gourdon.

Survol du Pied de la Courmette en deltaplane

Jeudi 18
Je dois rejoindre les pilotes locaux, rdv à 10h à Pré du Lac. Ok, on y sera à 10h30, bouchons obligent. Ils (Jean-Marie, Marc et Claude) sont déjà en route pour le décollage de Gourdon. Nous les rejoignons peu après, les condition sont meilleures que la veille, leurs ailes sont déjà presque montées quand nous arrivons.
Je décolle bon dernier bien entendu, mais peu importe, c’est bien alimenté. Je bataille un peu devant le déco, au milieu des parapentes, histoire de passer au-dessus avant de partir à l’aventure.
Cette fois, je m’approche un peu plus des crêtes au Nord de Gourdon et les survole en surveillant une parapentiste qui essaie de décoller du sommet. Marc m’annonce la présence de vautours. Il part en transition vers les avant-reliefs des Courmettes. Je le rejoins un peu plus tard et là en compagnie de Claude, de nombreuses tentatives sont faites pour essayer de percer.
Les vautours (une bonne douzaine) viennent nous rendre visite, s’amusent devant les imitateurs débutants que nous sommes puis continuent leur route vers l’Est. Le plafond se limite à 1300m environ et diminue régulièrement. Marc, via Kennedy, essaie de venir se poser mais doit renoncer et accepte le thermique qui le remonte allègrement au-dessus de l’atterro, d’autant plus que la tendance au sol est fortement Ouest. Il vaut mieux patienter pour aller se poser !
Claude qui était aussi passé sur Kennedy vient se refaire au même endroit et me rejoint peu de temps après. Je suis resté tout ce temps sur les avant-reliefs en essayant de faire le devant des nuages mais en vain, le bilan est toujours négatif. Le plafond baisse de plus en plus, et les muscles des bras sont de moins en moins toniques, les triceps sont à la limite de la crampe !
Avant de me diriger vers l’atterro, j’annonce un 1090m aux barbules !
Marc s’est posé au milieu de petites bourrasques. C’est encore un peu agité pour moi, mais est-ce le manque de ressources musculaires au poussé ou un léger retard ? Il me faudra courir pour rattraper l’aile. Elle finira par mettre un peu le nez par terre. Pas grave, cela fait 2 heures de vol à ajouter au carnet, et à cette époque, on ne vas pas se plaindre !

Un vendredi pour aller à la mer jouer sur les rochers de la presqu’île de Giens, un peu plus d’une dizaine d’heures de musique entre samedi et dimanche, la semaine fut bien remplie et la pluie sur le retour ne pouvait que me faire apprécier ces moments privilégiés passés dans le Sud.

Je reviendrai cousine !
Presqu'ile de Giens

 

Récit : Michel Charpentier - Photos : sa cousine et lui-même.

Mis en ligne le 1er avril 2010.