Le Delta-Raid-GCVL-Aventure en Espagne :
Hasta la vista... Baby !




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Dans la série "Les tribulations d'un jeune pilote delta à la rude école du GCVL", voici la suite des aventures de notre jeune et beau héros (c'est moi, alors je passe la pommade, Tra-la-la !). Cette fois, n'écoutant que son courage, il se jette dans l'arène et va se frotter aux fameux thermiques espagnols... Olé ! Méritera-t-il les deux oreilles et la queue...? Vous le saurez au cours de ce nouvel épisode dans lequel, vous retrouverez quelques uns des incontournables Gringos du Vol Libre. Avec, dans l'ordre d'apparition dans l'arène : Anne-Laure, notre biplaceuse de choc et de charme, dans son rôle fétiche "À Yesa, sous le vent, c'est plus marrant !", Marie-Hélène, organisatrice-en-chef et pour l'occasion, Carmencita du "pétard de plaine" dans "Le thermique est un enfant de bohème", Don Yvon de la Mancha, dans "Ralliez-vous à ma XS blanche...", BCP (as Biceps) dans "1 moscatel, ça va, 3 moscatels, bonjour les montants !", Arthuro, le mexicain-pas-basané (notre chauffeur), dans "el plongeur d'Acapulco", Jacky as "El matador du thermique ibérique (hic)... olé !", Yves, dans le rôle qui l'a consacré à l'écran "Yvonator" : cette fois, il revient dans "mission FZR" et enfin pour la première fois à l'écran, la participation exceptionnelle de Yolanda dans le rôle de la Madone de la récup... Bien accroché, prêt pour le décollage... Attention, ça décoiffe.

ESPAÑA... Aqui estamos !

Cargaison de tee-shirts, notamment de la Coupe des Clubs 95 (superbe, pas cher, coloris variés, toutes tailles, indémodable, crédit possible... écrire au journal qui transmettra) et de crème solaire, je finis de bourrer mon sac à dos. J'ai même emporté un porte-carte (c'était marqué sur le "papier de Marie-Hélène" dans les trucs à absolument pas oublier). Bon allez, ça pourra toujours servir plus tard pour le VTT.
En route pour l'Espagne.

Le bus est plein comme un oeuf (et tout bien rangé SVP). Sur le toit, 7 bêtes-de-courses (une Laminar, une XS, un F1, un Magic IV, un FZR, un First et un Surf) et sous le toit, sept bêtes-de-rien-du-tout, pilotes delta à leurs heures perdues, style cachet d'aspirine et qui ont décidé d'en découdre avec les fameux thermiques espagnols (Olé !)...

L'étape de la Séranne est shuntée pour cause de vent violent... On file directo sur l'Espagne, premier bivouac, première baignade (le début d'une longue série), ça va être chaud.

Dans le bus, Brassens est à l'honneur talonné par Renaud et Cabrel. Avant la frontière, on révise notre espagnol comme des bêtes. BCP montre l'exemple avec son guide de conversation et très vite, nous maîtrisons parfaitement une "des phrases qui sauvent" : "Puede usted arreglarme mis esquis, por favor ?" (Cf. Dico à la fin).
Bref, une grande victoire !
Au col du Somport, nous sortons de la purée de pois et l'Espagne nous accueille (très) chaudement... et ça ne fait que commencer.

A Yesa, No es un thermico de peluquero !

Première étape de notre périple : Yésa. Pour qui n'a pas encore franchi la barrière des Pyrénées, le changement est impressionnant. Le soleil écrase des villages ocres et blancs, bâtis sur des rochers et perdus au milieu de plaines de chaume immenses et desséchées. De-ci de-là, des rios, sans eau à cette époque de l'année, ont creusé de profondes ravines et ça chauffe dur. Au Nord, les montagnes se dressent. Bref, c'est superbe.
À travers ces paysages de Navarre, nous voilà au décollage de Yesa. À nos pieds, le lac de barrage du même nom. Mais ma parole, c'est plein de deltas ici... Tu parles, en pleine compète ! Allez hop, en 2 temps 3 mouvements, les ailes sont montées (hé, on n'est pas venus pour rigoler...).

Les "papys", très prévenants, donnent les recommandations d'usage aux pieds tendres : "Bon, c'est simple... là-bas c'est Pamplune, là-bas c'est Madrid, et là-bas c'est Jaca... Tournicoti-Tournicota... Rendez-vous à Barcelone... J'ai été assez clair... Repos" (euh, dites... et l'atterro officiel... non, c'est juste pour savoir... la culture générale quoi !). Jacky ouvre le bal, suivi de Yves, Yvon, Anne-Laure et moi. Juste après notre décollage, le vent tourne au Nord... Marie-Hélène et BCP restent en carafe avec un bon vent de cul, et sont obligés de porter leur aile de l'autre côté du versant (galère...). Yves et Jacky, partis vers Jaca, sont déjà à perpette. Avec Yvon nous sommes restés au-dessus du décollage en attendant le décollage de BCP et Marie tout en passant sur le versant au vent. Anne-Laure, trop basse pour passer sur le bon versant, se retrouve piégée sous le vent, bien comme il faut et commence à enregistrer des varios qui n'existent même pas dans les livres. De haut, on la voit tomber comme une pierre. À la radio, la voix rassurante de BCP trahit un léger stress... (c'est peu dire...). Une clairière dans la forêt, avec une ligne électrique et une butte au milieu... ça méritait bien une petite visite (et au prix d'un montant, qui dit mieux...).

En l'air, ça tabasse menu-menu. Je croyais avoir connu des conditions du genre "grande lessiveuse" sur Belledonne, mais bon, apparemment c'était de la rigolade. Accroché à la speed-barre, j'expérimente les vols en apesanteur qui se terminent en général par des gros "Klong" (gémissement de l'aile qui jouit !). Seuls quelques vautours viennent me prendre sous leurs ailes et me font comprendre que je ne suis pas tout seul dans cette galère. J'essaie de les prendre en photos (vu le résultat, le mot "essayer" est tout à fait approprié... sic !). Avec Yvon, nous rejoignons le village de Lumbier et son Cañon (où plus tard, Arthuro acquerra sa réputation de "Plongeur d'Acapulco") en slalomant entre les deltas espagnols très nombreux. Yvon en a marre de se faire taper comme un prunier et va se poser au terrain d'atterro (comme quoi, c'est pas inutile de le connaître). Je m'accroche à ses basques puis décide de rester en l'air car ça se calme doucement. Le long de la falaise qui abrite une impressionnante colonie de vautours j'enroule enfin des thermiques sympas avec des dizaines de vautours fauves et quelques percnoptères... C'est complètement irréel...

Marie-Hélène et BCP décollent enfin et viennent me rejoindre. Je refais quelques passages devant les corniches blanchies de fientes où les jeunes, impatients, attendent le retour des adultes et vais me poser après trois heures de vol... L'Espagne, ça commence vraiment très fort... mais bon apparemment, "c'est pas du thermique de coiffeur !"

Le lendemain, c'est un peu le même scénario si ce n'est qu'à l'heure du changement de vent, c'est moi qui me fais piéger. Fort de la leçon d'Anne-Laure de la veille, je ne traîne pas dans les parages et parviens à rejoindre l'atterro de Yesa avec quelques pilotes locaux (et m... !). À la radio, les papys se rapprochent de Jaca. Jacky ira même au-delà, jusqu'à Sabinanigo, à 70 km de Yesa... Pour la récup, nous prenons notre temps et faisons des arrêts baignades que nous n'oserons pas avouer. Nous retrouvons Yvon, couleur tomato sur une petite route de campagne à la sortie de Jaca (et persuadé d'être sur la nationale... sic!), puis BCP, goguenard, le guide de conversation à la main, qui est devenu une vedette dans le village où il s'est vaché. À la nuit tombante, nous récupérons Jacky et nous profitons d'être à Sabinanigo pour aller participer à la fiesta de la ciudad.

Sabayés : Vuelo de sueño por encima de la sierra de Guarra

Direction HUESCA, un peu plus au Sud. Un front passe avec sa cohorte de nuages et surtout un vent à décorner les boeufs. Qu'à cela ne tienne, nous en profitons pour faire une journée baignade, décrassage (ça commence à renarder velu dans le bus), culture, tourisme, rando, ornitho, jonglage, musique (eh oui, il faut savoir tout faire au GeuCeuVeuLeuh!).

Dans le petit village qui nous accueille, nous finissons la journée à la terrasse du troquet local. Sur la place du village, c'est l'effervescence pour la préparation de la fiesta. Vas-y que je te mette un drapeau là. Vas-y que je t'installe une estrade ici... Bref ! Toute cette agitation donne soif et le Moscatel a la fâcheuse tendance de se laisser boire comme du petit lait. Déjà bien allumés, nous partons chez "Pepita", pour une paëlla-partie-on-the-rock. À table BCP et Yvon, déchaînés, rivalisent de bon-goût. Avec l'aide de Jacky, Yolanda et Arthuro, nous révisons nos antisèches en prévision de la soirée. La paëlla pantagruélique et el vino de mesa, qui a un peu trop pris le soleil, comme nous, finissent de nous rétamer.
À la sortie de chez Pepita, les dents du fond qui baignent et la démarche bien assurée (surtout contre les murs), la fête commence dans le village. Devant le comité des sages du village, alignés en rang d'oignons sous les drapeaux rouges et jaunes, nous entamons quelques passes de rock au milieu de la place du village. Très vite quelques midinettes locales nous rejoignent et entament un quadrille auquel nous nous mêlons avec plus ou moins de bonheur (surtout moins que plus mais bon). Après cela, Arthuro, qui cache décidément bien son jeu, se lance dans une espèce de Lambada-hyper-chaloupée (bonDieu, mes antisèches ! Y va tous nous griller, le gringo !). Avant qu'il ne nous mette tous totalement minables, nous sommes sauvés par le DJ local qui annonce sûrement quelque chose de très important car la musique s'arrête et tout le monde se lève... Et là stupeur, des plateaux débordant de victuailles débarquent de partout... Les villageois, emmenés par un bonhomme (style président du comité des fêtes) viennent nous convier au banquet... Oh chic, ça fait bien une demi-heure qu'on n'a rien avalé (burps...). Evidemment comment refuser la sangria et les salchichas et les empanadas et les pasteles et...(Aïe, Aïe, Aïe...), sans risquer l'incident diplomatique.

Re-sauvés ! Le DJ relance la fête en annonçant le lancement d'un karaoké. Bon, la situation est grave. Si on ne veut pas que Yvon et BCP, s'emparent des micros pour chanter a capella, "Pepito, mi Corazón" ou, que Marie-Hélène s'élançant sur la scène, nous fasse un streap-Hard-Core, il est temps d'évacuer et d'aller coucher les papys. Sauve-qui-peut... Caramba !

Au lever du soleil, seul le montage de la tente de BCP et quelques douleurs dans les cheveux témoignent encore du retour précipité de la veille. Au son du flutiau et de l'œdicnème, nous mettons le nez dehors. Le vent est tombé... hé les amis, au fait, si on allait voler...
En voiture Simone, direction Sabayès... Le site, dominé par le Salto del Roldan, une espèce de porte de géant, marquée par 2 pitons rocheux gigantesques, est absolument grandiose. Les conditions ont l'air "canons"... faut pas mollir. Briefing sur la carte. "Pim-Pam-Pom, on verra bien en l'air". Jacky décolle en éclaireur et nous sape un peu le moral en errant comme une âme en peine devant, puis sous le décollage. En vieux baroudeur du castaplane, il se refait. Puis ça se met à péter de partout. Au bout d'une demi-heure, tout le monde est satellisé. 7 ailes parmi les vautours au-dessus du fameux salto del roldan... Hauts les coeurs. Le spectacle s'annonce grandiose. Allez hop, la "fenêtre" est ouverte, "Rendez-vous à Barcelone...(re-sic)".

Les premiers kilomètres sont faciles et peu engagés. C'est cool, on vole en groupe assez serré et les vautours balisent les pompes. BCP, en bon gardien du troupeau ferme la marche. Quand ça devient un peu plus compliqué, Anne-Laure rate un plein et va se vacher dans un champ qui se révélera inextricable par la suite. Ça devient un peu plus engagé. C'est l'heure des choix : option plaine ou option montagne. Pas folle la guêpe, je pars en plaine... mais pour cela, il faut d'abord contourner une colline boisée "imposable" qui n'en finit pas. Dans la transition, pas un bip salvateur (glups)... J'arrive à ras les pâquerettes dans la plaine. À la radio, Jacky annonce à la récup que je vais me poser. "M... non pitié, pas tout de suite, c'est trop bien ici". Au-dessus du village le plus proche, quelques milans se laissent porter sans effort. Je sacrifie tout le gaz qui me reste pour aller les rejoindre, au-dessus du clocher de l'église (ça aide pour les miracles). Et là, à 100 m sol, le harnais déjà grand ouvert, ça repart doucement et puis franchement... Ouf, j'ai eu chaud, je referme le harnais. Les affaires reprennent Gracias a Dios !

De retour vers la montagne, je laisse sur ma gauche un lac de montagne couleur émeraude splendide et m'engage le long de la Sierra de Guarra. Là, je retrouve Jacky, Yves et Yvon qui ont l'air de zoner un peu, fascinés par le spectacle (faut dire qu'il y a vraiment de quoi...). BCP et Marie-Hélène continuent en plaine et ça marche fort pour eux. Le vol se poursuit sous bonne escorte des vautours. Pour moi, il se finira au village d'Alquezar, dans un champ de terre ocre bordé d'oliviers centenaires, après trois heures d'un vol de rêve. Yves ira le plus loin ce jour- là, et fera encore 20 km de plus...

L'attente de la récup commence. Installé à la terrasse d'un bar-garage-discothèque, je sirote una caña fresca. Au bout de deux heures, Jacky, vaché au village d'à côté vient me rejoindre en stop... Toujours pas de nouvelles d'Arthuro, depuis qu'il est parti chercher Anne-Laure. Une nouvelle heure s'écoule. De son côté, Yolanda, en voiture, a récupéré tous les autres pilotes et on commence sérieusement à se poser des questions. Enfin la radio se fait entendre "Récup pour les Gringos du GCVL..." Plus de deux heures de marche pour aller récupérer l'aile d'Anne-Laure... dur dur. Allez hop, ce soir c'est la fiesta, car demain, Jacky et Yolanda nous quittent (snif)... Adios Amigos !

Le lendemain, re-Sabayès... (Quand on aime, on ne compte pas). Pour changer, on décide cette fois de partir à l'Ouest... En l'air, la dérive est forte et nous pousse à... l'Est (Ah c'est sûr, faut aimer la difficulté !). Yvon, qui est allé tourner un point decontournement à perpette, a bien du mal à revenir. Je déprime un peu quand je me rends compte qu'avec le vent qu'il y a en altitude, je finis à peu près les transitions là où j'ai commencé le plein !... Au bout d'un moment, on se lance quand même à l'assaut du passage de la nationale. Contre le vent, je me fais descendre comme un malpropre et finis de l'autre côté radada. Impossible de raccrocher les crêtes avec les petits thermiques teigneux-hachés menu, je continue tant bien que mal dans la plaine et parviens à grignoter quelques kilomètres en enroulant très peu.

Au sol, c'est le cagnard. À grand renfort de mains, j'entame une grande conversation avec le propriétaire du champ où je me suis posé, je sors fièrement toutes mes connaissances en espagnol... c'est à dire deux phrases (si on exclut les antisèches)... mais bon, deux phrases qui sauvent la vie du libériste ("Comó se llama este pueblo ?" et "Donde esta la fuente ?"). Enfin c'est sûr, vu que je ne capte strictement rien à la réponse, ça ne m'avance pas à grand chose (bref, c'est décidé, en rentrant à Grenoble, je me mets à l'espagnol... craché, juré... si je mens...).

Marie-Hélène et Anne-Laure sont vachées pas très loin de là. La récup est rapide... Il est encore tôt. Devant, les cadors avancent encore vers l'Ouest. BCP et Yves sont au-dessus des Riglos et annoncent qu'ils viendront se poser à Castillo-de-Loarre. On va les attendre en faisant la planche à la piscine du village. Un peu à la bourre (et semble-t-il un peu perdu), la XS d'Yvon pointe son nez à l'horizon : "Je suis à Castillo, c'est encore loin Loarre"... Tais-toi et vole ! Mais bon, on l'excuse parce que lui, au moins, il vient faire du spectacle au-dessus de la piscine en tournant quelques wings dignes de l'Ilinx... Les trois deltas viennent se poser ensemble derrière la piscine. Que demande le peuple... Encore une grande journée de vol libre...

Vuelo en el pais de los castillos-en-España

Nous profitons d'être à Loarre, pour aller visiter le fameux château qui domine le village. Au sommet du donjon, nous contemplons la plaine de Huesca (que nous comptons bien survoler d'ici une paire d'heures). Dans la chapelle aux vitres de marbre blanc translucide, nous entamons des canons puis écoutons religieusement l'Ave Maria de Gounod, improvisé par Yvon qui ne quitte plus son flutiau... (un grand moment...). BCP, devant l'autel, en grand prédicateur nous promet un vol fabuleux... Allez hop, c'est reparti.
Le temps est calme alors nous décidons d'aller au déco de Castillo, qui n'a pas franchement bonne réputation... En effet, là-haut, ça pulse méchamment. L'assistance au décollage est de rigueur. Les premières minutes de vol ne sont pas évidentes. Anne-Laure passe à la trappe et on croit que Yves y aura droit aussi, mais c'est mal le connaître, car évidemment, au-dessus de l'atterro et tout harnais ouvert, il se refera (au grand dam d'Anne-Laure qui avait déjà préparé l'appareil photo : Yvonator à l'atterro officiel, c'était presque le scoop des vacances !).

Au-dessus du décollage, le signal de départ est donné. "Rendez vous à Barcelone" (Encore !... On va bien finir par y arriver...). Après le plein du décollage, le mors entre les dents, je fonce vers le château. Ça devient assez facile, alors je me lance directo vers l'ermitage que nous avons "escaladé" quelques jours auparavant. Là, j'enroule un moment en compagnie d'un jeune aigle royal qui me met minable dans le thermique... (si jeune et qui vole déjà si bien, ça a pas d'bon sens). C'est du billard, je continue à l'Est en n'assurant les pleins qu'à moitié car la route est bien balisée par les vautours. Derrière, Yvon et BCP, en vieux sages du delta assurent consciencieusement leurs pleins et m'accusent à la radio de leur manquer un peu de respect... (Ah oui, je veux !). Au-dessus du "Piton de la fournaise" où Yvon s'était fait bananer méchamment la veille, c'est tout doux. Transition vers Sabayès, dans ce sens-là ça passe sans problème. Passage au niveau du décollage après seulement une heure de vol... Joli plein sur le salto del roldan, la route de la Sierra de Guarra est grande ouverte. Hasta luego, Muchachos !

Mais bon quand on confond vitesse et précipitation, on perd tout d'un coup. Au moment du fameux choix plaine ou montagne, je n'hésite pas une seconde pour aller me lancer vers le village qui m'a sauvé trois jours auparavant. Mais là, arrivé au dessus de l'église, plus de milans, plus de pompes, bref plus de miracle... et Vaya por dios ! Allez hop cette fois, c'est la trappe... Le champ au bord de la rivière a l'air pas mal... Une demi-heure après, les papys rappliquent et me font la nique en allant atterrir aux villages suivants... Caraï. Avec BCP, nous attendons la récup en barbotant dans les eaux glacées du rio Vero, sous les vociférations d'une colonie de guêpiers en pleine effervescence, puis affamés, nous tentons vainement d'escalader un mur pour aller marauder quelques pêches qui nous narguent... Que pide el pueblo...

Les vacances touchent à leur fin. Demain dernier jour pour les gens qui n'ont signé que pour la première semaine. On retrouvera Olga, Eric, Patrice et Laurent à Jaca, qui prennent le relais. Au programme de la deuxième semaine... Piedrahita et d'autres lieux magiques du vol libre... Il faut en garder un peu pour une prochaine fois.
Adios compañeros, e que viva el delta...

Bon d'accord, on n'a pas fait cent bornes... Bon évident, on n'a jamais été jusqu'à Barcelone... Bon OK, on n'a pas vu de Gypaète (ça c'est vraiment dur...)... Bon c'est sûr, en delta, y'a encore des progrès à faire... Bon c'est vrai, on n'a mangé que des infâmes chips de couenne de cochon avec des malheureux calamars baignant dans de l'huile de vidange rouge... Bon et puis en plus, je peux le dire maintenant, parmi mes petits camarades, y'en a qui ronflaient como cerdos !
Mais Tabarnak ! Qu'est ce que c'était bien... quand est-ce-qu'on repart ?

Sébastien

Auteur : Sébastien Feutry


Petit dictionnaire thématique à l'usage des libéristes vachés au milieu des plaines ibériques
(ou "l'espagnol en même pas une leçon")

Les incontournables
Bonjour Buénos dias
S'il vous plaît Por Favor
Merci Gracias
Une bière fraîche Una caña fresca
Au revoir Hasta luego, hombre
 
Les phrases qui sauvent la vie du libériste
Comment s'appelle ce village ? Comó se llama, este Pueblo ?
Où se trouve la fontaine, SVP ? Donde esta la Fuente ?
Y a-t-il un téléphone public dans le village ? Hay un teléfono en el pueblo ?
Je sors de votre champ et je plie mon aile... dès que j'aurai réussi à me décrocher et à descendre de l'arbre ! Salgo de vuestro campo y doblo mi ala... cuando llegare a descolgarme y a bajarme del arból !
Elles sont belles vos vaches Que guapas vacas tiene usted, hombre !
Ah bon, ce sont des taureaux No me diga ! Son toros ! Muchacho ?
Euh, c'est normal quand ils soulèvent la poussière comme ça ? Euh, es normal que levantan polvo asi, Amigo ?
Sauve qui peut Caramba, la madona !
Pouvez-vous me régler mes fixations de ski ? (pour mémoire) Puede usted arreglarme mis esquis ?
 
Pour faire rire la galerie
Comment vas tu, Yo de Poêle ? Qué tal estas, Yo de Poêle ?
Melon et Melèche sont dans un bateau, melon tombe à l'eau, quel âge a melèche ? Melon y Melèche estan en e1 barco, Melon cae en el agua, cual es la edad de meleche ?
Il n'y a pas d'hélice, hélas, c'est là qu'est l'os ! No hay helice, por desgracia, es a qui que esta el hueso !
Les anti-sèches indispensables
Pardon Mademoiselle, on s'est pas déjà vu quelque part ? (c'est sûr que non, mais c'est une ruse) Disculpa Señorita, no nos hemos visto a alguna parte ?
Vous habitez chez vos Parents ? Vive en casa de sus padres ?
Je vous invite à boire un verre Le invitó a tomar una copa
Dans vos yeux, je vois l'Espagne tout entière En sus ojos, veo España toda entera...
(Après, improvisez avec les mains...)
 
En cas de pépin (l'arrivée du frère par exemple)
Non, non, elle ne me plaît pas votre soeur No, no, no me gusta su hermana
Si si, elle me plaît beaucoup, c'était une façon de parler Si si, me gusta mucho, era una manera de hablar
Ta mère, c'est SIM ! (ne marche pas terrible car il n'est pas connu en Espagne) Tu madre, es SIM !
Ta mère, elle s... des ours au zoo ! (plus radical, mais préparez-vous à courir) Tu madre, c... osos en los zoos !

Vol Libre Isère n°52 janvier 1996


Supplément photo extrait des albums du club

Vous y étiez ? Faites moi part de vos commentaires, anecdotes, voire envoyez votre propre récit. Indiquez moi les noms des protagonistes et des lieux.
Au nom de tous, nous vous remercions.

Yves Caratini
Le Cabaleros, ses vaches, son amant.
Yves Caratini et Eric Thomas
 
Laurent Delaporte
 
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Yves devant

Marie-Hélène,

Yolanda,

Jacky Estublier,
Bcp (Bernard
 Charles-Pellat,  caché),

Sébastien Feutry

et le chauffeur.
 
Yvon Pernet
 
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Yves Caratini
 
Jacky et Yolanda
 
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Bcp, Jacky, Yves et Marie-Hélène
 
Yvon en jongleur
 
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